Agglomération de Longueuil : entité secrète, cachée et mal-aimée

Voici mon coquetel annoncé de statistiques.

Le 21 janvier dernier, je voulais assister à la séance du conseil de l’agglomération de Longueuil à 16h00, mais des obligations professionnelles m’en ont empêché.  Quel problème que cette agglo! « Un horaire de fous » comme dirait tout contribuable salarié qui travaille le jour ou récupère ses enfants à cette heure-là. Nos villes tiennent leur conseil en soirée afin de se rapprocher de leur population, mais l’agglomération fait tout pour s’en distancer. À quand des conseils d’agglomération à des heures en soirée? L’agglo, n’est-ce pourtant pas une ville dans nos villes! Un autre combat à livrer.

Je me suis rabattu sur la vidéo de cette séance pour prendre le pouls de cette première séance après le 10e anniversaire des défusions et voir ce qui s’était passé. C’était une première pour moi de naviguer dans le site de la ville de Longueuil où on agglomère l’agglomération de Longueuil avec la ville de Longueuil. On la cache dans le site de la ville. Confusion totale diront certains, inceste diront d’autres. À quand un portail internet autonome et distinctif pour l’agglomération de Longueuil? Un autre combat à livrer.

J’ai dévié rapidement de mon objectif de départ de m’imposer le visionnement complet de la séance et je me suis laissé aller de clic en clic dans les portails de l’agglo et des cinq villes qui la constituent. Ce qui m’a frappé, c’est une impression d’abandon, d’indifférence, et de rejet de l’agglomération. Je m’explique : les séances de l’agglo durent une grosse trentaine de minutes et sont visionnées par peu de personnes compte tenu de son importance tandis que les séances des villes durent plus longtemps et sont visionnées par plus de personnes.  Cette impression devait être étayée sinon, comme me disait un avocat qui m’a bien servi dans ma carrière, « on en fera litière ».

Alors, j’ai colligé et compilé le 24 janvier dans un chiffrier aussi loin que j’ai pu me rendre :

  • les dates des conseils des villes et de l’agglomération;
  • la durée de la séance; et
  • le nombre de vues (les clics des personnes, qu’elles viennent juste sentir ce que c’est ou visionner la séance du début à la fin ).

Il aurait été intéressant de connaître le nombre de personnes présentes en personne à ces séances, mais pour avoir assisté à deux séances d’agglo, on pouvait y compter les citoyens, exclusions des apparentés, sur les cinq doigts de la main, contrairement à celle de St-Bruno que je connais mieux et où il y a une vie démocratique.

J’ai recueilli des renseignements précis pour l’agglo, Brossard, Longueuil et St-Bruno. Pour Boucherville, j’avais la durée de la séance, mais pas le nombre de vues. Enfin, pour St-Lambert, je n’ai rien trouvé. Il ne faut pas conclure que St-Lambert n’est pas au goût du jour en matière de site internet. À peaufiner si cela est nécessaire.

J’ai pu remonter à mars 2015 pour les quatre premières entités. Onze données mensuelles pour ces quatre entités. Toutefois, les séances du conseil qui se sont tenues dans la semaine du 18 janvier étant très près de ma date de collecte de données du 24 janvier, leur nombre de vues n’est pas stabilisé, puisqu’on continue à les consulter. J’ai donc rejeté toutes les séances de janvier 2016. De plus, certaines séances ont des pointes d’écoute démesurées qui peuvent s’expliquer, mais qui brouille les tendances. Par exemple, si Donald Trump, de passage à Longueuil, venait poser une question à une séance du conseil sur la logique du fonctionnement de l’agglomération de Longueuil, le nombre de clics deviendrait viral. On se « trompe » si on retient cette donnée, car on augmente artificiellement la moyenne et l’écart-type de l’échantillon.  J’ai alors exclu non seulement la donnée maximale par entité, mais également la minimale. De mars à décembre 2015, les résultats moyens de cet échantillon toiletté de onze à huit séances par entité sont les suivants  :

                             Entités  Vues (clics) Durée (heure)
Agglomération actuelle 126 0h44
Boucherville s.o. 1h18
Brossard 300 1h22
Longueuil 331 2h28
St-Bruno 148 2h25
St-Lambert s.o. s.o.

Devant l’absence de données pour Boucherville et St-Lambert, j’ai formulé les hypothèses suivantes :

  • Boucherville, par sa taille, aurait un nombre de vues moyen entre celles de Brossard et St-Bruno, soit 224; et
  • St-Lambert aurait un nombre de vues proportionnel de par sa population à celui de St-Bruno, soit 121. Pour la durée de séance, je lui donne la durée moyenne des quatre autres villes.

Puis j’ai défini une agglo idéale dont on rêverait avec une vie démocratique et des débats d’idées, en lui attribuant la somme des vues des villes qui la constitue et la durée arithmétique moyenne de la durée des séances de ses villes. Le nouveau tableau se lit comme suit:

                        Entités Vues (clics) Durée (heure)
Agglomération actuelle 126 0h44
      Agglomération de rêve 1 124 1h53
Boucherville 224 1h18
Brossard 300 1h22
Longueuil 331 2h28
St-Bruno 148 2h25
St-Lambert 121 1h53

Enfin, j’ai ajouté dans le tableau la population des villes de l’agglo en 2015 publiée par l’Institut de la statistique du Québec, leur proportion dans l’agglo et j’ai calculé le taux de participation moyen par 1 000 habitants à la vie municipale de chaque ville, de l’agglo actuelle et celle dont on rêverait et pour laquelle la légitimité se confirmerait par une participation citoyenne proportionnelle. Les résultats sont:

Entités Vues Durée (heure) Popu. (2015) Popu. (%) Taux (000h)
Agglomération actuelle 126 0h44 416 522 100% 0,30
Agglomération de rêve 1 254 1h53 416 522 100% 2,70
Boucherville 224 1h18 41 490 10,0% 5,40
Brossard 300 1h22 84 984 20,4% 3,53
Longueuil 331 2h28 241 325 57,9% 1,37
St-Bruno 148 2h25 26 839 6,4% 5,52
St-Lambert 121 1h53 21 844 5,3% 5,53

Je fais l’économie de l’analyse de résultats, mais il saute aux yeux que:

  • plus les entités sont grosses, moins ça intéresse les citoyens. Mme Louise Harel définirait cela comme une « économie d’échelle démocratique »;
  • pire encore, si on exclut St-Lambert et Boucherville où le nombre de clic a été attribué par une formule moyenne, l’agglomération est la moins visionné en valeur absolue et en valeur relative, elle est 9 fois moins visionnée que la moyenne des cinq villes qui la constituent; et
  • l’agglo expédie ses séances en 3/4 d’heure, Boucherville et Brossard en un peu plus de 1h15 et Longueuil et St-Bruno en près de 2h30.

Quelle honte que cette agglo!

Assez de chiffres en ce dimanche. Il y en d’autres qui suivront dans un prochain article où on va tomber dans les budgets 2016 et faire un enchaînement comparatif entre l’agglomération, « cette ville dans nos villes » et nos cinq vraies villes. Ça va être de plus en plus intéressant.

Louis Mercier,
Citoyen de St-Bruno-de-Montarville

 

Bienvenue à Martin Coiteux, une personne qui sait compter

Je vous avais promis un coquetel des statistiques sur les séances du conseil des villes liées et de l’agglomération de Longueuil, mais le remaniement ministériel du premier ministre Couillard vient bousculer l’ordre des choses.

Ainsi, M. Pierre Moreau quitte le poste de ministre des Affaires municipales et de l’occupation du territoire. Il est remplacé par M. Martin Coiteux qui était le ministre responsable de l’Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes et Président du conseil du Trésor. En plus M. Coiteux sera chargé de la Sécurité publique, pavant la voie à une fusion de ces deux ministères. Est-ce par gain d’économie d’échelle qu’on souhaite fusionner ces deux ministères?

Je n’ai rien de très pointu à partager avec vous sur le profil de ces deux ministres. La presse écrite et électronique fait un travail remarquable de couverture journalistique et d’analyse sous toutes les coutures. Pour ceux qui me connaissent, ils savent que je suis un homme de chiffres. Entre un avocat qu’est Pierre Moreau et un économiste qu’est M. Martin Coiteux, je préfère l’économiste, car l’économiste compte sur ses chiffres sans maux tandis que l’avocat compte sur ses mots pour bien des maux. Ainsi, si je discute avec un économiste, il ne peut pas se défiler devant les chiffres tandis qu’un avocat réussira à compter sur ses mots pour se défiler devant les chiffres, bien entendu sans plaider son manque de littératie mathématique ou financière, qui lui ferait honte.

Ce qui m’a interpellé aujourd’hui, ce sont les commentaires colligés par le journaliste Vincent Larouche de La Presse auprès de personnes connues, du passé et du présent : Mme Louise Harel, M. Yvon Picotte, M. Denis Coderre, M. Pierre Bélanger et M. Denis Côté.  Je vous renvoie à son article « Entre enthousiasme et méfiance ».  Chaque fois que je vois écrit le nom de Mme Louise Harel, je cours à la lecture. Pour ceux qui ont moins de cheveux gris que moi, Mme Louise Harel a été la marraine de fusions municipales dans le gouvernement du Parti Québécois de l’époque, tandis que M. Jean-Marc Fournier, toujours sous les feux de la rampe politique, a été le parrain des défusions municipales pour le Parti Libéral et la création notamment de l’agglomération de Longueuil.

Dans cet article, Mme Harel s’oppose vivement à la fusion des deux ministères. Je cite l’article :

« C’est absurde, c’est antinomique ! Ce serait un choc des cultures incroyable. Il y a une incompréhension de ce qu’est le monde municipal dans ça », lance d’emblée l’ex-ministre.

Mme Harel croit en un ministère des Affaires municipales touche-à-tout.

« La sécurité est une dimension parmi de très nombreuses autres dimensions de la vie municipale, comme les loisirs, la culture, le tourisme, l’environnement, l’assainissement des eaux, le logement social, l’agriculture urbaine, le transport. La spécificité du monde municipal c’est d’être extrêmement généraliste. Même l’idée de confier à un seul ministre les Transports et les Affaires municipales, comme l’a fait Pauline [Marois], je ne trouvais pas que c’était une bonne idée », dit-elle.

Quelle belle musique à mes oreilles, mais qui doit être discordante aux siennes, car elle se contredit avec son chant passé des fusions. « Il y a une incompréhension de ce qu’est le monde municipal … » clame-t-elle haut et fort. Pourtant, Mme Harel a fait la sourde oreille en 2001 quand elle martelait l’avantage des fusions et les économies d’échelles à venir. Elle voulait nous faire avaler des couleuvres. Le temps à donner raison à ceux qui s’opposaient à elle. Tiens! Aujourd’hui, elle semble être plus à l’écoute et défenderesse des problèmes que poserait la fusion d’entités de culture différente qui pourtant ne font qu’une entité en le Ministère de l’Intérieur en France depuis des lunes.

Je retourne à mes statistiques. Soyez patients! Comme je l’ai déjà indiqué, l’éditeur de ce bloque se rebelle lorsqu’on tente de lui faire gober des tableaux tout simples de chiffres.

Bienvenue encore une fois à M. Martin Coiteux, un homme qui sait compter et sur qui, j’espère, on pourra compter pour rétablir la gouvernance et l’équité dans les agglomérations du Québec, dont celle de l’agglomération de Longueuil.

Louis Mercier,
Citoyen de St-Bruno-de-Montarville

Après Gilles Larin, un courriel de Pierre Sénécal

Il y a une semaine, j’ai reçu un courriel d’encouragement de M. Gillles Larin, un des trois fondateurs de Défusion Brossard (2004) avec Pierre Sénécal et Jacques St-Amant.

Hier, ce fût au tour de Pierre Sénécal de m’écrire. Vous pouvez lire son courriel en cliquant sur ce lien et en vous rendant au 3e commentaire. Ce courriel traite d’articles dans l’édition du 27 janvier de  l’hebdomadaire Le Courrier du Sud de cette semaine et du projet de loi 83. Il soulève un bon point avec un possible remaniement ministériel qui nous assoira encore une fois à une table pour une partie de Serpents et Échelles avec un lancer de dé qui pourrait nous faire trébucher sur la case « Serpent ». Il faut espérer qu’on n’hérite pas de M. Jean-Marc Fournier, l’homme de main de M. Jean Charest en 2004 pour mater les élans défusionnistes.

Actuellement, je suis en train de vous préparer un petit cocktail de statistiques intéressantes sur les séances de conseil des villes liées (menottées comme me l’a écrit M. Larin), PRÈS de ses citoyens et des séances de conseil de l’agglomération de Longueuil, LOIN de ses citoyens.  À suivre.

Louis Mercier,
Citoyen de St-Bruno-de-Montarville

 

Merci M. Larin

Cela fait toujours chaud au cœur de recevoir des mots d’encouragement par des gens qui ont marqué l’histoire de la vie municipale à leur façon. J’ai reçu un message en ce sens de M. Gilles Larin, un des trois fondateurs de Défusion Brossard (2004). Les deux autres fondateurs étaient Pierre Sénécal et Jacques St-Amant.

Pour rappel de ce volet de la vie municipale en 2004, leur mouvement avait permis de donner la plus importante défusion au Québec lors de référendum de 2004. Brossard avait récolté la médaille d’or avec 19 558 personnes qui avaient voté pour la reconstitution de leur ville, soit un taux de 81% pour le oui et 19% pour le non. Un très fort consensus démocratique avait été exprimé. Comme on peut le voir dans le tableau de mon article Greenfield Park l’a raté de justesse, Brossard s’est qualifié moins facilement que les trois autres villes reconstituées de l’agglo de Longueuil selon la règle antidémocratique imposée par le gouvernement de Jean Charest et ses lieutenants de l’époque, dont trois figures dominantes encore présentes sur la scène politique provinciale soient, Jean-Marc Fournier, Pierre Moreau et Philippe Couillard .

Cette règle alambiquée et tordue imposait que le nombre de Oui dût représenter plus de 35% des personnes habiles à voter. Brossard avait réussi avec 38,7% tandis que Boucherville, St-Bruno et St-Lambert avaient franchi cette barre avec des pourcentages respectifs de 48,0%, 47,6% et 41,4%.

Je pousse la précision avec une décimale en plus, question d’activer nos neurones arithmétiques en ce dimanche pour faire ressortir l’injustice de la règle imposée. Si des 19 558 Oui de Brossard, on en retranche 1 870, il reste 17 688 Oui à Brossard. Ainsi, le pourcentage du Oui sur le Non aurait légèrement fléchi passant de 81% à 79%. Ce 79% est obtenu en divisant ce nouveau nombre de Oui soit 17 668 par la somme des Oui et des Non qui donne 22 293 ( 17 688 Oui + 4 605 Non). L’odieux de ce calcul est le suivant : avec un taux de 79%, Brossard n’aurait pas pu se défusionner, car le taux de Oui participatif aurait été 34,9987%, inférieur à la barre de 35%. Ainsi, c’est le triste sort qu’ont connu certaines villes comme Roxboro (maintenant Montréal), Sillery (maintenant Québec), L’Île-Bizard (maintenant Montréal) et Masson-Angers (maintenant Gatineau). En effet, les Oui participatifs ont représenté de 33,4%, 33,6% et 33,7% et 34,8%. Toute une malchance pour ces quatre anciennes villes qui, si elles avaient pu faire sortir respectivement 74, 135, 133 et 15 électeurs de plus avec un X inscrit dans la case OUI de leur bulletin, elles auraient pu reconstituer leur ville.

Merci M. Larin de votre mot d’encouragement qui m’a poussé à analyser plus en profondeur les résultats des référendums de 2004.

Louis Mercier,
Citoyen de St-Bruno-de-Montarville

Où va l’argent à l’agglo?

On dit souvent qu’on en apprend plus en suivant la piste de l’argent.

Quand on tente de comprendre où va l’argent de l’agglomération de Longueuil, le budget  2016 mis en ligne ne donne que les grandes lignes.  Évidemment, on comprend facilement ce qu’impliquent les postes financiers pour la sécurité publique, le transport en commun, le traitement des eaux et déchets, ou les frais de financement.

Là où çà se complique, c’est quand on tente de comprendre les autres postes. Par exemple, on peut se demander s’il est aussi justifié d’attribuer 32,3M$ annuellement à l’administration d’une agglomération qui, somme toute, ne fait que chapeauter l’administration faite par les villes. De même, comment dépenser 2,5M$ par année à l’aménagement du territoire? Qu’est-ce que représente un poste de dépense annuelle de 6M$ pour ‘contributions’: le rapport reste muet. Même un poste de 18M$ pour ‘autres dépenses communes’, n’est-ce pas un peu beaucoup par rapport à un budget administratif de 32M$?

L’agglomération est tellement bien ficelée avec la Ville de Longueuil, est-ce qu’on peut déterminer s’ils en profitent pour refiler une part de leur propres frais d’exploitation, au détriment des villes de Brossard, Saint-Bruno, Saint-Lambert ou Boucherville? Par exemple, je vois que des  complexes sportifs de Longueuil font partie des infrastructures de l’agglo, mais je ne vois pas les arénas de Saint-Lambert, Boucherville ou Saint-Bruno: est-ce qu’on se fait avoir?

Claude Ferguson
Citoyen de Saint-Lambert
(article publié avec l’autorisation de l’administrateur du blogue AgglomérationLongueuil.ca)

Greenfield Park l’a raté de justesse

Je vous avais indiqué dans mes souhaits de bon 10e anniversaire aux villes défusionnées que je reviendrais sur les résultats des référendums de 2004 où les citoyens de Greenfield Park avaient raté de justesse le droit de retrouver leur ville compte tenu des règles alambiquées mises en place par le Parti libéral au pouvoir. Voici les résultats pour les cinq municipalités qui avaient demandé un référendum pour retrouver ce qu’on leur avait enlevé et non pas pour demander ce qu’elles n’avaient jamais eu.

Ville PHV OUI NON Total % Parti-cipa-tion OUI relatif OUI abso- lu
Boucher-ville 29436 14116 4541 18780 64% 48% 76%
Brossard 50539 19558 4605 24420 48% 39% 81%
Greenfield Park 12939 3538 1863 5472 42% 27% 66%
St-Bruno 18542 8828 3427 12327 67% 48% 72%
St-Lambert 16735 6929 3011 10056 60% 41% 70%
  • PHV = Personnes habiles à voter inscrites sur la liste référendaire.
  • Total : il prend en compte les bulletins rejetés.
  • OUI relatif: % des OUI mesurés sur la totalité des PHV.
  • OUI absolu: % des OUI selon les règles habituelles au Québec de décompte des résultats.

Il fallait quand même insulter la démocratie pour exiger autant de la part de citoyens : 35% de OUI participatifs sinon votre ville ne vous est pas rendue. La barre a été trop haute pour Greenfield Park avec 27% de résultat  bien que 66% des personnes qui ont voté ont dit qu’elles voulaient retrouver leur ville. À ce que je sache, il n’y a pas eu de règles de participation minimale pour les référendums au Québec en 1980 et 1995 ou en Écosse en 2014 et la majorité simple aurait suffi.

Saviez-vous que Mme Caroline St-Hilaire a été élue mairesse de Longueuil en 2013 avec un taux de participation de 34% mais 29% de OUI participatifs. Oui, oui! 29%. Quelle est la vraie légitimité de sa victoire quand non seulement le résultat de 29% mais le taux de participation des Longueuillois aux dernières élections municipales a été inférieur à celui de 35% qu’il fallait en 2004 pour recouvrer sa ville? Le gouvernement aurait peut-être dû demander un autre scrutin ou déclarer la ville en tutelle faute de légitimité de l’élue.

Quelqu’un peut-il me donner des éléments d’explications pour la mise à jour de mon registre des règles démocratiques?

((NB: vous n’aimez pas la forme de présentation des résultats ci-dessus. Moi non plus mais l’éditeur de ce blogue n’est pas le dernier cri et il faut l’accepter ainsi))

Louis Mercier
Citoyen de St-Bruno-de-Montarville

 

Bon 10e anniversaire de défusion

C’est le 1erjanvier 2006, il y a 10 ans, jour pour jour, que les citoyens des villes de Brossard, Boucherville, St-Bruno et St-Lambert, forts d’un référendum dont les exigences ont fait honte aux simples règles démocratiques du Québec, ont recouvré leur ville. Bon anniversaire.

Bien qu’on ait promis en 2003 d’annuler les fusions de 2002, ces défusions se sont faites en dépit de la promesse rompue, car on a amputé la moitié du champ de compétences de ces villes, qui était le leur avant les fusions forcées de 2002. En effet, lors des référendums de 2004, l’alternative était de continuer d’être un simple arrondissement avec la jouissance éphémère d’une fiscalité progressive de transition jusqu’en 2012 sur 80% des postes budgétaires et un plein effet des règles de Longueuil par la suite ou d’être une ville reconstituée avec le contrôle de 50% des postes budgétaires, mais l’imposition dès 2006 des règles fiscales de Longueuil pour l’autre 50%. Comme dit le proverbe, entre deux maux, il faut choisir le moindre. Ainsi, les citoyens et citoyennes de ces quatre villes ont décidé que l’existence de leur ville n’avait pas de prix et ont opté pour la défusion. Cette décision était la plus sage et la meilleure dans le contexte. Pensons à Outremont dont la mairesse regrette aujourd’hui que son ancienne ville soit un arrondissement à la botte de la ville de Montréal.

Je publierai bientôt pour rappel les résultats des référendums municipaux des cinq villes de Longueuil où les citoyens voulaient se prévaloir du droit de reconstituer leur ville. Quand on pense qu’à Greenfield Park, l’objectif leur a échappé: 42% de la population s’était déplacé pour voter et deux personnes sur trois ont voté pour se défusionner. Hélas, la barre démocratique de la règle arbitraire de participation du 35% a été trop haute pour cette ville. Depuis, ces citoyens sont devenus à la merci du dictat de Longueuil. Pour plus de renseignements, veuillez consulter le site du directeur général des élections du Québec à Élections Québec.

À nouveau, bon 10e anniversaire de défusion.

Louis Mercier
Citoyen de St-Bruno-de-Montarville