Eh oui! J’étais absent lors de la séance extraordinaire du 11 juin dernier où le programme triennal d’immobilisations (PTI) 2025-2027 a été adopté, séance qui a été expédiée en moins de 2 minutes . Quelques citoyens l’ont remarqué et m’en ont fait part. Même si ces « quelques » se comptent sur les doigts des deux mains, le nombre est déjà trop élevé pour que je ne fournisse pas d’explication de cette absence, je dirais, contre mon gré.
Vous connaissez tous mon appétence pour les dossiers financiers de la ville de telle sorte que je n’ai raté à ce jour aucune des séances extraordinaires tant pour l’adoption du budget annuel en décembre que pour celle de l’adoption du PTI annuel en juillet.
C’était donc mon intention cette année et j’étais très préparé compte tenu du fort taux d’endettement que la ville va connaître en 2026 – j’y reviendrai plus loin, d’assister à la séance prévue en début d’année pour juillet. Or, bien que la Ville était au courant de mon absence pour le conseil ordinaire du 11 juin car j’étais en vacances à l’étranger – malheureusement la loi pour participer par visioconférence n’entre en vigueur qu’en septembre prochain, il a été décidé de devancer la présentation du PTI à cette date plutôt que de respecter l’usage établi de le présenter en séance extraordinaire juste avant la séance ordinaire du début de juillet.
Pourquoi en a-t-il été ainsi? Désolé, mais je ne me lancerai pas dans cet exercice analytique aux multiples hypothèses. Par contre, si j’avais été présent, j’aurais voté contre ce PTI car sa réalisation, même si les projets sont moindres cette année, conduit la ville à un taux d’endettement sans précédent. Et cela est inacceptable pour moi. Sachant que j’allais être absent et que Vincent Fortier également était absent, mais aurait été présent en juillet si la date n’avait pas été devancée, nous avons transmis un communiqué de presse repris en partie par l’hebdomadaire des Versants et que j’ai complété par une communication téléphonique avec le journaliste. Voici le lien de l’article qui a été produit en page 12 du numéro du 19 juin des Versants.
Cet article, un peu superficiel, mérite d’être bonifié par des explications pour que vous compreniez les motifs qui m’auraient conduit à voter contre. Ils sont, disons, de deux ordres:
Élections municipales en 2025:
Des travaux qui n’avaient aucune urgence dans le PTI de l’année dernière ont été devancés dans le PTI de cette année pour leur réalisation sous le prétexte que ça devient important pour garantir la pérennité des infrastructures. Voici deux exemples qui nous sont présentés: la « Revitalisation du Parc Rabastalière » pour un montant de 174 000$ l’année dernière est classée maintenant dans le groupe d’intervention pour la pérennité de nos infrastructures ( le ciel va s’écrouler si on n’intervient pas) et le montant passe à 3,1M$; non pas 310 000$ mais bien 3,1M$. Même scénario pour le Parc Duquesne qu’il faut impérativement revitaliser sinon la pérennité ne sera pas assurée quand l’année dernière, ce n’était même pas au dossier des 3 prochaines années. En un an, encore une fois, on constate que le ciel va s’écrouler. Coût: 600 000$ . Au chapitre du resurfaçage de rues que la ville planifie au rythme d’un métronome, on prévoyait l’année dernière 700 000$ par année pour les trois années à venir. Cette année, on en devance en 2025 pour 1 300 000$ pour revenir les années suivantes à 600 000$.
Il faut savoir que 2025 sera une année d’élections au municipal. Ça rappelle les années Duplessis.
Endettement:
L’exercice de production du PTI s’accompagne de la production d’un cadre financier pour une période de 5 ans. On veut mesurer ainsi l’effet que les dépenses en immobilisations du PTI auront sur les finances de la ville, car pour réaliser le PTI, il faut emprunter de l’argent. Avec le PTI de l’année dernière en cours d’exécution et ses dépenses importantes déjà réservées sans être nécessairement engagées mais ça viendra (complexe sportif, patinoire réfrigérée, égout collecteur, etc., etc), celles prévues dans le PTI 2025-2027 viendront s’ajouter. C’est là où le bât blesse. Voici pourquoi.
À la fin du dernier exercice financier 2023 de la ville de Saint-Bruno, l’endettement total net à long terme se chiffrait à 99,9 M$ par rapport à des revenus de 89,3M$ pour un ratio d’endettement de 112%. Ce même ratio pour les villes voisines suivantes à la même date est:
- Boucherville: 158%
- Brossard: 123%
- Longueuil: 109%
- Saint-Basile: 159%
- Sainte-Julie: 94%
- Saint-Lambert: 119%
Cette comparaison place Saint-Bruno dans la partie inférieure de ce groupe. Si on fait l’hypothèse raisonnable que les ratios de ces villes demeureront constants et il n’y a pas de raison qu’il n’en soit pas ainsi et si les meilleures estimations de développement se réalisent à Saint-Bruno, le ratio de la ville va s’emballer pour les 6 prochaines années de la façon suivante:
- Saint Bruno à la fin de 2024: 157%
- Saint Bruno à la fin de 2025: 232%
- Saint Bruno à la fin de 2026: 263%
- Saint Bruno à la fin de 2027: 246%
- Saint Bruno à la fin de 2028: 245%
- Saint Bruno à la fin de 2029: 238%
Ainsi, Saint-Bruno va devenir le cancre financier de ce groupe, ce qui me fait dire que Saint-Bruno vit au-delà de ses moyens. Il va falloir dès 2025 augmenter les impôts pour contenir la dette ce qui n’est pas prévu au programme du parti au pouvoir pour la réalisation du PTI.
La gestion des finances de la ville de Saint-Bruno par l’équipe du maire Grisé Farand est imprudente et je ne peux y souscrire.
Je vous souhaite une excellente fin de semaine en ce long congé.
Louis Mercier
M.Mercier….
Merci de partager votre vision de la situation actuelle et future de notre ville et aussi de nous tenir informés.
C’est très apprécié et bien sur, nous devrons être vigilant pour la suite des choses!
Merci de votre courriel.
Bonjour M. Mercier,
Ca me semble presque « trop gros » pour être vrai. Je ne mets certainement pas en doute vos calculs mais y a-t-il un apport fiscal prévu/espéré qui n’est pas inclus dans vos prédictions ? Pas exemple, provenant du parc industriel.
Merci et au plaisir,
Louis Barbeau
Bonjour,
Tout a été comptabilisé et il n’y a aucun montant qui a été oublié. J’ai bien écrit que ces projections reposent sur les meilleures estimations de développement immobilier qui sont essentiellement le développement du PPU derrière les Promenades. Donc, la ville fait le pari de dépenser fortement aujourd’hui en infrastructure ( complexe sportif, patinoire réfrigérée,….) et compte sur le développement immobilier du futur où elle encaissera des redevances de développement de ± 7 000$ par unités d’habitations pour payer les dettes SANS AUGMENTER LES IMPÔTS bien entendu. Je résume cela de façon succincte, mais si je dois faire des chiffres plus précis, vous savez que je ne me ferai pas prier.