Élections 2018 : l’opinion des candidats et candidates

En complément à ce que Pierre Sénécal a écrit jeudi dernier dans ce blogue pour lancer le débat sur l’échec démocratique de l’agglomération de Longueuil, je vous livre ma propre réflexion ci-dessous. Les candidats et candidates aux élections 2018 ont reçu aujourd’hui un courriel avec un lien direct vers ce billet, leur demandant de faire connaître leur position pour régler le déficit démocratique de l’agglomération de Longueuil, un enjeu régional majeur.

On sait que l’agglomération de Longueuil a été imposée par le Parti Libéral du Québec à la suite de la reconstitution de quatre villes et on a mandaté la «ville-centre» qu’est Longueuil afin de gérer les services dits «régionaux». Ces services sont : l’évaluation municipale, la gestion des cours d’eau municipaux, la sécurité incendie, la police, la sécurité civile, la cour municipale, le logement social, le transport collectif, l’élimination et le recyclage des matières résiduelles, l’alimentation en eau et l’assainissement des eaux.

Ces services sont beaucoup plus nombreux, sans raison d’être, que ceux gérés par les quelque 90 MRC du Québec. Contrairement aux MRC, notamment pour les services touchant la sécurité incendie et la police, les services de l’agglomération sont rendus par la ville centre plutôt que par une régie intermunicipale qui permettrait une optimisation des territoires desservis et non une maximisation de l’assiette de taxation dans un désordre organisationnel. De plus, la gouvernance fait en sorte que Longueuil règne de façon absolue sur l’agglomération, contrairement aux règles de démocratie dans les MRC. La gestion des compétences locales et celles de l’agglomération sont dans la même entité et deviennent incestueuses; la reddition de compte en est par le fait même opaque et défaillante.

De plus, et c’est là que l’histoire d’horreur se révèle à nous, les Longueuillois ont un droit de vote pour juger tous les quatre ans leurs élus longueuillois en ce qui concerne la gestion des affaires de l’agglomération de Longueuil tandis que les Bouchervillois, Brossardois, Montarvillois et Lambertois n’ont pas de droit de vote pour juger les élus longueuillois à l’égard de leur saine gestion des affaires de l’agglomération.  Pourtant

  • la Charte canadienne des droits et libertés notamment en son article 3 qui se lit comme suit : « Tout citoyen canadien a le droit de vote et est éligible aux élections législatives fédérales ou provinciales ( NDLR : Les villes sont des créatures de la province, mais la province ne peut se soustraire de son obligation de maintenir le droit de vote)» ; et
  • la Charte des droits et libertés de la personne notamment en son article 10 qui se lit comme suit : « Toute personne a droit à la reconnaissance et à l’exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, l’identité ou l’expression de genre, la grossesse, l’orientation sexuelle, l’état civil, l’âge sauf dans la mesure prévue par la loi, la religion, les convictions politiques, la langue, l’origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap.

nous renseignent que le droit de vote est bafoué en ce qui a trait à la charte canadienne et qu’il y a discrimination selon la situation sociale entre un Longueuillois et les autres citoyens de l’agglomération de Longueuil en ce qui a trait à la charte québécoise. Le droit de vote de citoyens sont violés dans l’agglomération de Longueuil  – celle de Montréal et Québec également et les  cinq ou six autres petites je penserais.

Si, en 2006, on avait eu la possibilité d’employer le vocabulaire d’aujourd’hui -que de nombreux politiciens utilisent largement depuis les quelques dernières années – pour décrire ce qui s’est fait à ce moment-là, on aurait dit simplement que c’était « Socialement inacceptable ».

La campagne «  On paie trop pour Longueuil » a confirmé un très haut taux d’insatisfaction des citoyens sondés, soit ceux de Brossard, Saint-Lambert et Saint-Bruno.

La population résidant sur le territoire de l’agglomération de Longueuil, englobant les villes de Boucherville, Brossard, Longueuil, Saint-Bruno-de-Montarville et de Saint-Lambert ont le droit de connaître la position des candidats et candidates à l’élection du 1er octobre prochain sur cet enjeu régional majeur.

Quelle est la position de ces candidats et candidates?  Je leur ai écrit aujourd’hui même et leurs réponses seront publiées dans ce blogue. Ce sera à lire dans les prochains jours.

Louis Mercier
Saint-Bruno-de-Montarville

5 réflexions au sujet de “Élections 2018 : l’opinion des candidats et candidates”

  1. Bonjour monsieur Mercier,

    Je vous félicite pour votre initiative et je vous appuie à 100%.

    En 2002 le PQ a trahi un grand nombre de citoyens en imposant la fusion de plusieurs villes. La grande majorité des Montarvillois ont manifesté sans équivoque leur refus d’intégrer l’agglomération de Longueuil; malgré cette vive opposition, le gouvernement péquiste à imposé sa volonté. Les fusions se sont faites soit par l’adoption d’une loi de l’Assemblée Nationale (loi 170) ou par décret du Conseil des ministres. C’était totalement inacceptable, la démocratie fut totalement bafouée. Le mépris exprimé à l’égard des citoyens était d’autant plus révoltant, son auteur étant un parti séparatiste; quelle incohérence. Le PQ n’a plus jamais eu mon vote depuis.

    En 2006 le gouvernement libéral de Jean Charest tient promesse, enfin… partiellement, et par conséquent, St-Bruno de Montarville se retrouve aujourd’hui encore enclavé dans Longueuil. Tout ça est déplorable.

    Je m’inscris illico à votre blogue. Je suis très impatient de lire les réponses des candidats à la députation, ou de constater l’absence de réponse.

    Si je peux vous être d’une quelconque aide, n’hésitez surtout pas à m’en faire part.

    Cordialement,

    Claude Emond

    1. Bonsoir M. Émond,
      Je vous remercie de votre courriel et votre adhésion à mon blogue. J’ai bien hâte de voir les réponses, surtout celles des quatre candidats et candidates dans Montarville. C’est à suivre.
      Louis Mercier

  2. Monsieur Mercier, bonjour,
    J’abonde dans votre sens et je pense aussi que le prochain débat dans notre ville devrait être une plateforme pour livrer votre message aux candidats de Montarville, en espérant que nous aurons des réponses engageantes sur la problématique de l’agglomération.
    Pour avoir participé à quelques reprises aux séances de l’agglomération, j’ai toujours été surprise du peu d’écoute et du peu de considération de la ville-Centre face aux interventions des dissidents, je veux parler des maires des autres villes. Cette gouvernance a été conçue de façon à ce que Longueuil, nommée ville-Centre, devienne la tête de cette quasi tutelle à certains égards… mais sans cervelle ! On y applique un modèle de gouvernance pré-établie, sans autres égards. Un déni de démocratie en effet et le sentiment d’être sous tutelle à bien des égards, sans compter le conflit d’intérêts qui peut survenir dans l’exercice de la fonction de maire, en sa qualité de maire de Longueuil ? Ou en qualité de ? de l’agglomération.
    Je vous appuie en totalité.
    Belle fin de Journée
    Genevieve Brante

  3. Bonjour M. Mercier :
    Je vous remercie pour votre persévérance et votre détermination dans vos recherches et vos commentaires toujours très pertinents sur la situation plus ou moins « occulte » de la qualité de gestion de l’agglomération de Longueuil par la Ville-Centre de Longueuil.
    Malgré toutes vos interventions détaillées et incontestables au cours des dernières années lors des Conseils de l’agglomération, il me semble qu’une nouvelle intervention telle que vous proposée aujourd’hui auprès des chefs de chacun des partis politiques et leurs candidats respectifs durant la période électorale serait bénéfique pour l’ensemble des citoyens(nes) des villes liées.
    L’arrivée récente des nouveaux élus au poste de mairesse de Brossard, Mme Doreen Assad et de maire à St-Lambert M. Pierre Brodeur et la plus récente nomination de Mme Nathalie Boisclair (par la Ville Centre!) apporteront un élément additionnel permettant une nouvelle réflexion sur la pertinence et la gouvernance de notre agglomération.

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