Un maire, un quasi-président ..… à moitié

Le journaliste Alain Dubuc, que j’aime bien car je ne rate pas ses chroniques. Parfois elles me conduisent à lui écrire, ce qui est le cas en ce dimanche matin 29 octobre, une semaine avant les élections. Je partage avec vous ci-dessous le courriel que je lui ai adressé.

Dans La Presse d’hier, il a écrit dans la section Débats, une chronique intitulée « Un maire, un quasi-président ». Je ne sais pas dans quelle ville il habite, mais j’ai l’impression qu’une réalité importante de la vie municipale au Québec lui échappe.

N’oubliez pas d’aller voter le dimanche 5 novembre sinon aujourd’hui. C’est ce geste qui vous légitimera de critiquer la moitié des services de proximité de votre ville liée. Pour l’autre moitié, il faudra attendre le droit de pouvoir voter comme dans bien d’autres villes du Québec, notamment Longueuil, Montréal et Québec.

Louis Mercier,
Demi-citoyen de Saint-Bruno-de-Montarville

========= DÉBUT ==========

L’analyse que le journaliste Alain Dubuc fait du rôle du maire est juste, mais malheureusement elle se limite soit aux très grandes villes, soit celles de toute taille qui contrôlent toutes leurs compétences.

Le titre de cette chronique «Un maire, un quasi-président » devrait être réécrit pour plusieurs villes importantes du Québec et se lire : «Un maire, un quasi-président pour la moitié de sa ville » ou « Un maire, un quasi-président à moitié». Ces villes importantes auxquelles je fais allusion sont toutes celles qui sont liées à des agglomérations. Il y en a 15 dans l’agglomération de Montréal, quatre dans l’agglo de Longueuil et deux dans l’agglo de Québec. On y compte plus d’un demi-million d’habitants. Ce n’est pas banal.

J’expose le cas de la ville de Saint-Bruno-de-Montraville, où en passant, le premier ministre Trudeau était de passage vendredi pour mettre en avant sa politique familiale. Rappelons que Saint-Bruno, selon le palmarès du magazine électronique financier canadien MoneySense, serait le meilleur endroit pour élever des enfants en 2017 au Canada. Mais la situation de Saint-Bruno n’est pas différente de celle des 15 villes liées agglomérées de Montréal, dont la ville de Mont-Royal par exemple.  D’ailleurs, dans La Presse de vendredi, le maire de cette ville écrivait une lettre d’opinion intitulée : « La réforme nécessaire de l’agglomération de Montréal ».

À Saint-Bruno, tout comme à Montréal, nous choisirons un maire dimanche prochain. La ville de ces maires encaissera chaque année par la suite les taxes foncières de ses contribuables. Comme l’indique très justement M. Dubuc sur la nature même de l’administration municipale, une ville est « un gouvernement de proximité, plus près des préoccupations des gens, qui traite souvent des choses très concrètes. Les maires doivent dont, pour réussir être des politiciens de proximité, ce qui les pousse davantage à être sur le terrain, à voir ce qui se passe dans les rues, à écouter les citoyens, à mettre la main à la pâte, à régler eux-mêmes les problèmes, petits et grands ». Si cela est exact pour Montréal, cela est malheureusement inexact pour Saint-Bruno, les trois autres villes liées de l’agglomération de Longueuil et les 15 villes liées de l’agglomération de Montréal. En effet, la moitié des taxes foncières sont immédiatement remises dans le cas de Saint-Bruno à la ville de Longueuil pour gérer les services de proximité de la police, des pompiers, de l’adduction d’eau, de l’élimination des matières résiduelles, etc., etc.  Alors, si j’ai un problème qui relève du service de police ou d’incendie ou de l’approvisionnement de l’eau comme nous avons connu en 2015 et encore une fois il y a un mois et demi , je devrai m’adresser à la prochaine mairesse de la ville de Longueuil. Comble de malheur, je n’ai pas la possibilité d’élire cette personne, car sur mon bulletin de vote, aucun nom de trois candidates en lice ne paraîtra. Par contre les Longueuillois et Longueilloises jouiront d’un plein droit de vote. Les Montréalais et Montréalaises jouiront également d’un plein droit de vote. Croyez-vous que j’aurai une écoute attentive de la mairesse de Longueuil sur mes problèmes de proximité?

M. Dubuc, ajoute à tort qu’«On est dans l’intervention directe plutôt que dans la délégation… »; cela est incorrect, car la moitié des services de proximité des villes de Saint-Bruno dans l’agglomération de Longueuil, Mont-Royal dans l’agglo de Montréal et St-Augustin-de-Desmaures dans l’agglo de Québec par exemple, est déléguée à un tiers. Par contre, les citoyens de Montréal, Longueuil ou Québec ont un traitement de faveur, car il n’y a pas de délégation de gestion. M. Dubuc a raison d’écrire ce qu’il a écrit pour ces citoyens; leurs maires ou mairesses auront le plein droit d’agir dans ces services de proximité pour leurs citoyens. Mais c’est faux pour plus de 20 villes du Québec qui totalisent encore une fois, plus d’un demi-million d’habitants.

Après les élections de dimanche prochain, une fois la poussière retombée, je vais me permettre, à une prochaine séance du conseil de l’agglomération de Longueuil, d’aller inviter la prochaine mairesse de Longueuil à venir serrer les mains et se promener dans les rues de Saint-Bruno. J’invite les citoyens et citoyennes des villes reconstituées de l’agglomération de Montréal à inviter également M. Coderre ou Mme Plante à faire de même.

========= FIN ==========

 

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