Si ce n’avait pas été la couverture médiatique (Radio-Canada à l’émission matinale Gravel le matin ou le site de Radio-Canada) de la question posée à M. Denis Coderre par la jeune patineuse de longue piste de 12 ans, Mathilde Charron, lors de la séance du conseil de la ville de Montréal de lundi dernier (début à 9 min 25 sec dans la captation vidéo), je vous aurais entretenu sur un thème de fond avec bien des chiffres à l’appui. Encore une fois, vous bénéficiez d’un congé de chiffres. Ce dont je veux vous entretenir, c’est le déroulement même des séances de l’agglomération de Longueuil en comparaison à celles de Montréal. Longueuil bafoue la démocratie municipale depuis 2006. Ce billet est dans la même veine que mon billet du 29 novembre dernier intitulé « Longueuil à l’école de la démocratie ».
Ce qui m’a frappé lors du reportage à Radio-Canada, c’est le droit à une autre question ou une complémentaire à laquelle la jeune fille a eu droit à la séance de la ville de Montréal. Visionnez ce court passage en entier car c’est une bouffée de fraîcheur. Je me suis dit alors que le président de l’assemblée, M. Frantz Benjamin, lui avait fait une fleur. Mais non, pas du tout, car en écoutant d’autres intervenants dans cette captation vidéo, ils ont eu droit au même traitement. De plus, l’intervenant adresse sa question à la personne de son choix plutôt qu’au président. Et en plus, j’ai compris que les questions sont posées dans l’ordre de leur inscription.
À l’agglomération de Longueuil, c’est le régime stalinien ( on dira bientôt « poutinien » ou « trumpien »):
- Vous inscrivez vos questions sur des fiches numérotées;
- Le président de l’assemblée, M. Michel Lanctôt invite les gens dans l’ordre qu’il veut bien à poser leurs questions et toutes leurs questions, d’un seul trait; et
- Une fois les questions posées, il vous demande de vous asseoir et c’est terminé pour vous. Dégagé s’il-vous-plaît.
Alors là, selon le thème de la ou des questions et les dossiers dont sont responsables les élus de Longueuil, un élu répond à votre ou vos questions. Quand un élu passe complètement à côté volontairement ou par ignorance ou répond de façon imprécise ou en partie ou répond en langue de bois, (à voir avec ses 660 000 clics sur Youtube), ce qui est monnaie courante pour toutes ces formes de réponses-là, il est impossible de demander des précisions sur-le-champ ou de demander qu’on réponde à la question. Vous êtes assis et vous n’avez pas le droit de réplique. Sauf si vous prenez ce droit de force. C’est ce que j’ai dû faire à la séance du conseil d’agglomération de jeudi dernier 19 janvier , lorsqu’à ma question (29 min 50 sec) à savoir si la présentation du 22 novembre 2016 dernier du rapport de Raymond Chabot Grant Thornton intitulé « Analyse de l’efficacité et du coût des activités de l’agglomération » avait été enregistrée à l’insu du public. (En passant, en ce 24 janvier 2017, c’est toujours la version préliminaire de ce rapport qui est affichée dans le site de l’agglo). Je demandais dans un premier temps un simple OUI ou NON. Dans le préambule de ma question, je relevais des propos de Mme St-Hilaire de la séance du conseil du 6 décembre dernier (54 min 10 sec) qui portaient à croire que la séance avait été enregistrée, ce qui en passant n’aurait rien eu de répréhensible si on en avait été informé le 22 novembre et si la captation vidéo de cette séance était disponible sur le site de l’agglo, tout comme les interventions « politiques » de tout genre de Mme St-Hilaire en faveur de l’agglo le sont. Alors, en toute logique, c’est elle qui aurait dû répondre à ma question par un OUI ou un NON. Or, Mme Sylvie Parent, qui présidait cette soirée du 22 novembre a décidé de répondre à ma question en langue de bois (38 min 20 sec). Puis par la suite, elle est passée à ma question sur les régimes de retraite. Quand elle a eu terminé et a invité le maire de Boucherville, M. Martel à donner suite à ma dernière question qui lui était adressée, c’est là que j’ai dû faire valoir mon droit à la réponse à ma question, en reposant ma question hors micro et en faisant fi du président. Le président a tenté de me faire taire à plusieurs reprises. Voyant que je concluais que la session avait été enregistrée puisqu’on ne répondait pas par un OUI ou un NON, et que j’allais partir avec la réponse que la séance avait été enregistrée, c’est à la toute fin que Mme St-Hilaire, ayant compris l’enjeu tout en me prêtant une forme d’impatience, est sortie de son mutisme (41 min 15 sec) et a confirmé que LA SÉANCE AVAIT ÉTÉ ENREGISTRÉE et que C’ÉTAIT PRATIQUE COURANTE à Longueuil.
Selon le propos de Mme St-Hilaire et c’est ce qu’on en comprend, il faut conclure que Mme Parent ne savait pas que c’était PRATIQUE COURANTE et en conséquence, qu’elle venait d’apprendre POUR LA PREMIÈRE FOIS qu’elle avait été enregistrée au cours de cette séance du 22 novembre, elle aussi, à son insu tout comme moi d’ailleurs. Force est de constater avec la mise au point de Mme St-Hilaire obtenue à l’arraché, que ce serait l’explication pour laquelle Mme Parent n’a pas répondu par un OUI ou un NON comme je le demandais. Pensez-vous la même chose que ce que j’en pense? À mon humble avis, Mme Parent le savait, mais elle a simplement voulu me rouler dans la farine. C’est là qu’on voit qu’à Montréal, une telle situation n’aurait pas eu lieu car vous n’allez pas vous asseoir et vous avez le droit de réplique ou le droit à une question complémentaire.
Pierre Sénécal, qui a écrit un billet dans ce blogue et présent à cette même séance du conseil de l’agglo de jeudi dernier, a dû faire la même chose que moi. Il a pris d’assaut le micro (49 min 30 sec) car on n’avait pas répondu à une de ses questions pourtant très claire sur la légalité de la règle de potentiel fiscal dans l’agglo de Longueuil, différente d’ailleurs au Québec.
C’est là qu’on voit toute l’ampleur du vide démocratique à la ville de Longueuil et à l’agglomération de Longueuil. On menotte les citoyens dans la séance des questions au public. En passant, les règles des séances de l’agglo ne sont pas celles que veut bien se donner le conseil d’agglomération, mais ce sont les règles de la ville de Longueuil. Désolé, Messieurs les maires de Boucherville, Brossard, Saint-Lambert et Saint-Bruno, car Mme St-Hilaire et ses « sbires » régissent votre conseil de l’agglomération et vous n’avez rien à dire. Il n’y a aucune possibilité de changer le cadre de cette séance où vous représentez vos élus et où vos élus posent des questions et tentent d’avoir des réponses.
Difficile la démocratie municipale en 2017 !
Louis Mercier,
Citoyen de Saint-Bruno-de-Montarville
Honteux même…
Espérons que St Bruno ne va pas dans cette direction avec son changement
de la période de questions des citoyens
Cela fait partie intégrante de la bataille que nous devons mener dans ce dossier de l’agglomération.
Cette situation qui prévaut laisse une culture de reddition de compte en grave souffrance et un rôle mal compris de ce qu’est être un élu municipal.
Connaissant bien la réalité montréalaise, c’est deux mondes différents avec celle longueuilloise.